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Samantha Eugénie, championne du monde de powerlifting

Titrée double championne du monde à seulement 20 ans, Samantha Eugénie s'est imposée durant les différentes compétitions de powerlifting, devenant une référence et une inspiration pour de nombreux athlètes. L’équipe Nutrimuscle a eu le plaisir de la recevoir pour parler de sa pratique et de sa réussite. 
Samantha Eugénie, championne du monde de powerlifting

Titrée double championne du monde à seulement 20 ans, Samantha a su s’imposer durant les différentes compétitions de powerlifting, devenant une référence et une inspiration pour de nombreux athlètes. L’équipe Nutrimuscle a eu le plaisir de la recevoir pour parler de sa pratique et de sa réussite. 



Peux-tu te présenter et nous parler de ta pratique, le powerlifting ? 

Je m’appelle Samantha et je suis powerlifteuse. Le powerlifting est un sport de force de trois mouvements : squats, développé-couché et soulevé de terre. Le but est de soulever la charge la plus lourde possible sur une seule répétition. 

J’ai d’abord commencé la musculation en salle à 14 ans et un jour, quelqu’un m’a dit que j’avais du potentiel pour faire de la force athlétique. C’est grâce à cette personne que j’ai pu rencontrer mon coach et comment j’ai commencé à travailler avec lui. 

J’ai remporté trois fois le titre de championne de France (deux fois en junior, une fois en open), une fois le titre de championne d’Europe et deux fois le titre de championne du monde. 

 

Comment se déroulent tes entraînements ? Tu préfères travailler seule ou en équipe ? 

Je m'entraîne toujours seule, en salle commerciale. Je suis accompagnée par un coach qui me fait ma programmation, rectifie ma technique, me prépare pour les compétitions, etc. Je suis également suivie par une kinésithérapeute, un ostéopathe et une préparatrice mentale. 

 

Quelle est ta routine d'entraînement typique pour une semaine de préparation avant une compétition ?

Ma routine de préparation avant une compétition n’est pas très différente de mon entraînement. Je répète le même programme chaque semaine et j’augmente forcément le stress par l’augmentation du poids et du volume. Ce qui diffère des hors saison, c’est que je serai plus sujette à la fatigue. Cependant, la semaine avant la saison, je fais des entraînements un tout petit peu plus légers, histoire de bien récupérer. Autrement, les mouvements ne changent pas. 

 

Comment travailles-tu ta condition physique pour améliorer ton endurance et ta force ? Quels sont les exercices et les méthodes que tu utilises ?

Après avoir posé les trois exercices du powerlifting, je répartis les séances et j’ajuste la fréquence de chaque exercice. Je peux jouer sur les variations, si j'ai un problème de trajectoire on peut utiliser un tempo (temps imposé pour réaliser un mouvement). A côté, pour renforcer le corps et les muscles, j’ajoute des exercices comme le développé-couché aux haltères, des exercices de tirage pour renforcer les lombaires, les abdos, ou d’autres zones musculaires.

Pour l’endurance, on fait simplement plus de répétitions et de séries plus longues. Pour la force, on fait des single-rep.

 

Quel est ton rapport avec la nourriture avec le powerlifting ? As-tu un régime alimentaire spécifique pour maintenir ton poids de corps ? 

Depuis que j’ai commencé la force athlétique, j’ai directement été au régime parce que je devais rentrer dans mon ancienne catégorie, les moins de 63 kg. Mon poids de forme était 66. A l’année, j’étais à 66 et plus on approchait des compétitions, plus je devais descendre en poids pour pouvoir rentrer dans ma catégorie. Deux ou trois mois avant la compétition, je commençais un déficit calorique. Je comptais les calories et je répartissais les macros de façon à optimiser mon programme sportif tout en consommant des aliments de bonne qualité. 

J’ai changé de catégorie cette année. J’avais beaucoup de frustration liée au régime, et le changement de catégorie m’a permis de me relâcher. J’ai pu manger tout ce qui me faisait plaisir [rires], et j’ai ensuite repris un régime. Je fais exactement comme avant car je trouve que ça joue sur les performances. 

 

Est-ce qu’effectuer un régime peut engendrer des troubles alimentaires ? 

Je n’ai jamais été diagnostiquée pour des troubles de comportements alimentaires, mais les frustrations ont engendré des périodes difficiles. Manger un aliment calorique pouvait conduire à la culpabilisation ou bien, la nuit, je pouvais me lever pour aller manger. Je pense que ces comportements sont liés à la frustration, car elle engendre forcément des craquages. 

Monter de catégorie m’a permis de retrouver un équilibre un peu plus sain avec la nourriture. Je peux manger plus qu’avant, des aliments toujours aussi sains et nutritifs. Je refuse de suivre un plan nutritionnel établi par quelqu’un car j’aime beaucoup cuisiner et avoir la liberté de choisir mes plats. 

 

Quels sont les compléments alimentaires indispensables à ta pratique ?

Pour ma pratique, j’utilise la créatine, le mélange de vitamines et de minéraux Women’s Immune Health et le collagène. Pour protéger mes articulations, je préfère le Nutrimix au collagène, mais pas au niveau du goût [rires]. Je prends également les enzymes digestives et le mix focus pour la concentration. Ce sont mes indispensables. 

En ce moment, j’aime beaucoup la Citicoline, bien qu’il y en ait déjà dans le Mix Focus. C’est aussi utile pour les partiels car ça limite la fatigue des yeux. 

 

Penses-tu que les compléments alimentaires sont indispensables pour une bonne pratique sportive? 

A mon sens, les compléments alimentaires sont indissociables d’une bonne pratique sportive. Dans l’alimentation de nos jours, il y a beaucoup de carences en nutriments. Après, je pense que tous les compléments ne sont pas indispensables. Il y a un large choix de compléments alimentaires pour répondre à tous les besoins. Il faut savoir identifier lesquels répondent à notre pratique sportive et combiner les bons produits ensemble pour optimiser ses performances et garantir un bon apport nutritionnel. 

 

Comment évites-tu les blessures et réduis-tu les risques de blessures à long terme

Avec un entraînement adapté, j’évite le risque de blessure. J’adapte les intensités : pour ma part elles sont faibles. Je ne vais jamais faire des efforts max à l’entraînement.

Ma kiné et moi travaillons ensemble deux fois par semaine avec des manipulations et des exercices pour faire travailler le corps différemment et insister sur mes faiblesses musculaires. De cette façon, on renforce la souplesse et la mobilité et on réduit le risque de blessure sur le long terme. 

 

Comment gères-tu le stress et la pression ? 

J’ai testé plusieurs choses pour gérer le stress. D’abord, j’ai commencé la sophrologie et cela ne m’a pas convenu. Ensuite, j’ai découvert l’hypnose et j’ai eu un déclic : cela a changé ma perception de la compétition, j’étais beaucoup plus sereine par la suite. Je fais des séances d’hypnose juste avant les compétitions, à fréquence espacée. 

Après une séance d’hypnose, le travail mental continue. Cela renforce l’image positive de la compétition que l’on a créée pendant la séance. 


Il faut éviter aussi de se comparer aux autres via Instagram. Les athlètes affichent le meilleur sur Instagram, on ne voit aucun moment difficile. C’est facile de comparer un total à un autre, surtout que le powerlifting est encore plus facile à comparer qu’un autre sport au niveau des performances. 

 

As-tu des mantras ou des habitudes que tu te répètes en amont des situations stressantes ?

Je n’ai pas de mantra. J’aime écouter de la musique pour me concentrer et me motiver, surtout du rap français. C’est un moment que j’aime qui permet de me focus sur une seule chose à la fois, ne pas me laisser distraire par un autre entraînement, une conversation qui se passe à côté de moi, les speakers ou la musique de la salle. Ça me permet de me mettre dans ma bulle. 

 

As-tu déjà vécu des situations sexistes dans le powerlift ?

Dans ma vie quotidienne, je ne vis pas trop de situations de sexisme. A la salle, je soulève lourd et personne ne m’embête. Il peut arriver que des hommes me fixent, me regardent bizarrement ou viennent me féliciter. Par contre, sur les réseaux sociaux, c’est différent. Les gens vont commenter ma tenue, ou me dire que si je fais des perfs, c’est parce que je fais du sumo-squat, que je suis dopée ou que Pluton et Saturne sont alignées [rires]. Les gens ne veulent pas se dire que, si je réussis à faire une perf, c’est juste que j’ai travaillé pour. Ils cherchent sans cesse une raison pour justifier mon acte. Les gens sont toujours alertes pour tout critiquer, surtout les gens qui ne connaissent pas la pratique. 

 

Tu es athlète, mais aussi étudiante. Comment allies-tu les études et le sport en tant qu’athlète ? 

Je fais une double licence en psychologie et en sciences du sport. Dans ma formation, je peux continuer à étudier le sport, être proche des athlètes, comprendre ce qui se joue psychologiquement pour eux et développer mes projets sportifs, en parallèle. 

 

En tant qu’athlète, on a des aménagements. Je ne suis pas obligée de suivre certains cours ou de passer en contrôle terminal. Bref, je peux aménager mon emploi du temps comme je le veux. Ça me permet de gagner beaucoup de temps pour mon propre entraînement. 

 

Comment gères-tu ton emploi du temps et à quelle fréquence t’entraînes-tu ? 

J’établis mes priorités : je place d’abord mes entraînements chaque jour puis les cours les plus importants pour moi. Même avec des horaires de dingue à l’université, je fais passer mes entraînements en priorité. Je m’entraîne à raison de 5 fois par semaine. 

 

Comment définis-tu tes objectifs à long terme ? 

Mes objectifs sont liés au calendrier des compétitions. J’ai des objectifs à moyen/court terme : la fin de la saison. 

Mon premier objectif était les championnats de France pour pouvoir me qualifier aux championnats du monde, pour septembre. Ensuite, c’est de faire les meilleures performances possibles pour pouvoir me qualifier. 

Les objectifs à long terme constituent tout ce qui se passera après la fin de la saison. Un de mes gros objectifs est d’occuper une bonne place en open, dans la catégorie des grands [rires]. 

 

As-tu des projets à venir concernant ta carrière? 

J’ai conscience que la carrière d’athlète est assez fragile. Je ne compte pas faire de la force athlétique toute ma vie et je construis aussi des apports théoriques pour m’assurer une porte de sortie. Mes études me permettent d’être athlète aujourd’hui, mais à plus long terme j’aimerais exercer en tant que psychologue, et très certainement psychologue du sport. 

 

Quelle place a la communauté et les réseaux sociaux pour ta pratique ? 

J’ai Instagram pour montrer mes performances en tant qu’athlète mais aussi ce qui se passe dans ma vie. Je parle de mes études, de l’endométriose, je partage aussi ce que je cuisine. 

Avoir une communauté me donne de la force, mais je suis consciente que c’est une notion instable. J’en tire beaucoup de positif, mais j’essaie de garder les pieds sur terre et de ne pas appuyer toute mon estime via les réseaux sociaux.

Suivez l’actualité de Samantha sur Instagram : @coeurlymonster